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Arrêter de fumer grâce aux méthodes naturelles, c’est possible !

C'est décidé ! Vous avez envie d'arrêter de fumer. Mais comment se sevrer sans substituts nicotiniques ou médicaments… Grâce aux médecines naturelles, de l'hypnose à l'homéopathie !                                                                santé magazine

La dépendance au tabac est aussi psychologique.

 

Dialoguer avec son inconscient grâce à l'hypnose

En agissant sur l'inconscient, l'hypnose peut aider à arrêter de fumer  : « Il est important d’éliminer le sentiment de privation et de manque en dialoguant avec l’inconscient. On agit sur le problème à sa racine. Et l’on supprime en une séance le désir de fumer », explique Mike Fink, hypnothérapeute spécialisé dans l'arrêt du tabac.

L’hypnose est un état naturel que chacun connait quotidiennement, plusieurs fois par jour. C’est ce que l’on éprouve, par exemple, au cinéma quand on est absorbé par le film. C’est un état intermédiaire similaire à celui qui se trouve entre l’éveil et l’endormissement. L’hypnose vise à dialoguer avec l’inconscient et à le stimuler, mais aussi à trouver d’autres comportements pouvant se substituer à la cigarette.

 

« Quand on fume, on se trouve face un paradoxe : le conscient sait qu’il faut arrêter de fumer parce que c’est néfaste physiquement, mais l’inconscient pousse à fumer pour se protéger psychologiquement. L’objectif est de résoudre ce conflit intérieur en mettant le conscient et l’inconscient du même côté par un travail sur des suggestions ».

 

La sophrologie fait appel à l'imaginaire pour arrêter de fumer

“ La sophrologie classique n’a aucune efficacité en matière de sevrage tabagique ”, assure le Dr Théodore Nassé, professeur en psychopathologie, sophrologue et directeur du laboratoire du stress, de la fatigue et de la dépression à Paris. “ Pour obtenir une action durable et efficace, il faut associer un travail de psychothérapie, de sophrologie modifiée et d’hypnose. Le taux de réussite est alors de 65 % à raison d’une séance par semaine pendant trois à six mois selon la dépendance. ”

 

La sophrologie modifiée se pratique allongé. Elle induit la détente et s’appuie sur la respiration et l’imaginaire. L’ex-fumeur est placé dans un état entre le conscient et l’inconscient, sans être mis toutefois dans un état d’hypnose. Cette relaxation spécifique permet de modifier l’état de conscience et de vigilance, ce qui facilite l’accès aux mécanismes inconscients. “ La sophrologie est un voyage imaginaire dont l’objectif est de piéger l’inconscient ”, précise le Dr Nassé.

 

Le sophrologue propose de visualiser des images symboliques positives liées à l’arrêt du tabac (le corps qui se nettoie des toxines, qui respire mieux, les poumons qui sont un jardin merveilleux rose et odorant…).

 

L'homéopathie agit sur l’envie de tabac et l’anxiété

« Pour passer le cap difficile du sevrage, l’homéopathie est une thérapeutique intéressante, d’abord parce qu’elle a peu d’effets secondaires, ensuite parce qu’elle agit sur l’envie de tabac et l’anxiété et qu’elle limite les fringales », assure le Dr Dominique Jeulin, homéopathe-acupuncteur. Pour se désacoutumer du tabac, le pharmacien peut préparer des granules à partir de votre marque de cigarette, dilués de 4 à 15 CH selon la semaine de votre programme antitabac.

 

Certains remèdes sont aussi un soutien efficace, quand ils sont pris à raison de trois granules, deux à trois fois par jour, pendant un à deux mois. Le remède de référence ? Argentum Nitricum 15 CH, utilisé comme traitement de fond du sevrage, car il agit sur la nervosité, l’irritabilité et les fringales sucrées.

 

Pour l’abattement et l’état dépressif, on privilégie Gelsemium 15 CH. Et pour se désintoxiquer de la cigarette, Nux Vomica 5 CH. En cas de boule d’angoisse dans la gorge, Ignatia Amara 15 CH est efficace.

 

Quand l’envie de prendre une cigarette devient impérieuse, prendre trois granules de Tabacum 9 CH. “ Si au bout de huit à dix jours, l’arrêt semble impossible ou que l’angoisse est trop grande, il est nécessaire de consulter un homéopathe afin de personnaliser le traitement ”, précise le Dr Jeulin.

 

La valériane, une plante de choix dans le sevrage tabagique

La phytothérapie n’a pas encore fait l’objet d’étude validée dans le cadre du sevrage tabagique, mais elle est une thérapeutique de choix pour traiter les symptômes liés au syndrome de sevrage.

 

“ La plante phare dans le sevrage tabagique est la valériane. Ce calmant végétal, sans risque d’accoutumance ou d’effet secondaire, permet de lutter contre les troubles les plus fréquemment associés à l’arrêt du tabac : anxiété, nervosité et troubles du sommeil (2 gélules de 100 mg, matin et soir, pendant au moins quatre à six semaines). Chez certains, elle a même une action de dégoût du tabac ”, indique le Dr Franck Gigon, phytothérapeute, auteur de Arrêter de fumer grâce aux plantes (éd. Rustica).

 

“ La phytothérapie permet aussi d’agir sur des troubles souvent peu pris en compte par les autres thérapeutiques usuelles et qui apparaissent assez souvent après l’arrêt du tabac : encombrement bronchique, prise de poids, infections à répétition et problèmes de transit ”, complète le Dr Gigon. Pour exemple, pour l’encombrement bronchique, on conseille la guimauve aux propriétés fluidifiantes des mucosités ; pour la prise de poids, le thé vert et l’ispaghul, qui respectivement déstockent les graisses et coupent la faim.

 

Mieux vivre les troubles du sevrage grâce aux huiles essentielles

“ L’aromathérapie ne peut pas, à proprement parler, aider à l’arrêt du tabac, mais elle aide à supporter les symptômes liés au sevrage ”, précise le Dr Danielle Tallec, médecin aromatérapeuthe et mésothérapeute.

 

Pour avoir une action dans le cadre tabagique, ces huiles essentielles (HE) doivent être prises par voie orale. C’est pourquoi il est vivement déconseillé de s’automédiquer afin d’éviter toute contre-indication ou effet secondaire. C’est l’aromatérapeuthe qui prescrira des préparations magistrales préparées à l’officine.

 

Ces huiles peuvent, par exemple, aider à fluidifier les sécrétions bronchiques en recrudescence à l’arrêt du tabac (HE de romarin officinal ou HE inula graveolens) ou à expectorer les dépôts notamment nicotiniques (HE d’eucalyptus globulus ou radiata). Elles peuvent également agir sur le stress et l’irritabilité comme HE de lavandula officinalis, de verveine citronnée ou de melissa officinalis.

 

Acupuncture, une alliée pour arrêter de fumer

Thérapeutique inventée par les Chinois, l’acupuncture consiste à introduire des aiguilles très fines en des points précis du corps. En matière de sevrage tabagique, différentes méthodes existent au niveau des points puncturés et de la durée du traitement.

 

Parmi elles, la méthode Chiapi. Mise au point en 1975 par le Dr Yves Réquéna, auteur du livre Arrêter de fumer avec une séance d’acupuncture (éd. Guy Trédaniel), elle consiste à placer deux aiguilles de part et d’autre de l’arête du nez, sur deux points ancestraux utilisés pour la détoxification à l’opium.

 

“ Ces deux points agissent sur trois nerfs du système nerveux : le nerf trijumeau, qui entraîne une régulation d’organes, notamment du cerveau pour limiter la consommation compulsive du tabac ; le nerf sympathique endonasal, qui agit sur les poumons, le cœur et les vaisseaux, le pancréas et la régulation de l’appétit ; et le nerf olfactif qui est en relation avec le mésencéphale, partie du cerveau où la drogue se fixe pour créer la dépendance ”, indique le Dr Réquéna.

 

“ La première séance agit comme un interrupteur, qui coupe le circuit de la dépendance. Le besoin de nicotine est stoppé, le manque et les symptômes qui y sont associés sont éliminés. Selon le Dr Réquéna, qui a mené l’expérience dans des hôpitaux marseillais, 70 % des fumeurs puncturés selon la méthode Chiapi pendant une seule séance n’ont pas repris le tabac après trois mois. Cette méthode n’est pas pratiquée par tous les acupuncteurs.

 

L'auriculothérapie a un effet sur le manque

L’auriculothérapie a été développée en 1952 par le médecin Paul Nogier qui a dessiné la première véritable carte de localisation des points réflexes. C’est une thérapie de type réflexologie, basée sur le traitement du pavillon de l’oreille, au moyen de très fines aiguilles.

 

Chaque point correspond à la représentation d’un organe. Les aiguilles sont des aiguilles “clou”, qui vont rester en place quelques jours dans le pavillon de l’oreille. On peut aussi placer un fil de nylon.

 

Dans le cadre du sevrage tabagique, l’auriculothérapie a un effet sur le manque, l’irritabilité et la boulimie. Le point le plus utilisé se situe à la racine du grand pli circulaire. Mais attention, l’auriculothérapie est contre-indiquée chez la femme enceinte.

 

Gérer l'arrêt du tabac avec la mésothérapie

A mi-chemin avec l'acupuncture, la mésothérapie consiste à injecter un mélange de produits, généralement à base de tabac et de xylocaïne (anesthésique), dans le mésoderme, c'est-à-dire en sous-cutané, d'où le terme de mésothérapie. Le produit est injecté à l'aide de courtes aiguilles stériles à usage unique.

 

“ Dans le cadre du sevrage tabagique, on injecte le produit au niveau de la conque de l'oreille (petit cartilage au milieu de l'oreille) afin de calmer le goût du tabac. Une séance suffit généralement pour aider à résister à la tentation du tabac ”, assure le Dr Danielle Tallec. On peut renouveler les séances en cas de difficulté.

 

D'autres protocoles, pour pallier l'effet de manque et compenser les effets toxiques du tabac grâce à des antioxydants, privilégient de pratiquer trois séances en associant des exercices de respiration et de travail sur le comportement. Les points d'acupuncture utilisés sont spécifiques des sens, oreilles, nez, bouche, yeux, doigts.

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